Un écrivain dans un journal
Robert Margerit travaille au
Populaire du Centre de 1930 à 1952. Il en est le rédacteur en chef de 1948 à 1952 et maintiendra une collaboration littéraire jusque dans les années 80. Embauché, dès ses débuts, à un poste culturel, il assume les rubriques touchant aux lettres, aux arts, à la musique, à la radio. Comme rédacteur en chef, il mène une bataille journalistique en réorganisant la rédaction. Par l’amélioration de son contenu, le journal connaît alors un nouvel essor.
Difficile, pourtant, de trouver un journaliste aussi peu concerné par l’actualité politique. Il a toujours pris ses distances avec son époque qu’il n’aimait guère. Le caractère purement culturel de ses articles, lui permet de rester au journal devenu
L’Appel du Centre sous l’Occupation, sans donner de gage à qui que ce soit. Pas plus qu’il n’a fait allégeance au socialisme revendiqué du journal avant et après la parenthèse de la guerre. Plus qu’un journaliste, il était un écrivain dans un journal, selon une vieille tradition de la presse française.
Robert Margerit à la culture et Georges- Emmanuel Clancier au reportage, les lecteurs du
Populaire du Centre bénéficient d’une grande qualité d’écriture journalistique. En retour, le journal accompagne avec fierté l’ascension parisienne de l’écrivain Margerit en commençant par l’édition de ses premiers ouvrages sous le label de La Pyramide, clin d’œil à la pyramide de la place Fontaine des Barres, où se situait le siège du journal et de son imprimerie à Limoges.
Son expérience de journaliste a nourri deux de ses romans :
Le Vin des vendangeurs où il met en scène ses débuts dans des revues locales et
La Femme forte, qui dépeint les luttes de pouvoir et les passions dans un journal ressemblant fortement au
Populaire du Centre.