La Femme Margeritienne
Entre beauté, sensualité et séduction fatale, la femme est la clef de voûte de l’univers romanesque de Robert Margerit. Il la regarde sans inhibition et la dépeint dans tous ses états. Idole et être sexué à la fois, incarnation suprême de la beauté, créature faite pour l’amour, elle est aussi l’expression des différentes sensibilités intrinsèques de l’écrivain-artiste.
Si les personnages féminins sont fort nombreux dans l’œuvre et d’une belle diversité, ils semblent toutefois pouvoir être ramenés à trois grands types :
• L’Aphrodite céleste est douce, innocente et pudique. Elle embellit tout de sa présence et attendrit par sa rayonnante beauté tous ceux qui la regardent. C’est l’archétype de l’épouse, de la mère, ou de la fille que l’on retrouve avec les personnages d’Hélène dans
Le Château des Bois-Noirs et de Marthe dans
Mont-Dragon.
• L’Aphrodite terrestre, jouit librement de l’existence en toute occasion. Homosexuelle ou hétérosexuelle, à l’égal de l’homme elle a le droit de satisfaire ses désirs et ses appétits. L’Aphrodite terrestre, c’est le couple que forment Michèle et Madame Bléhault qui font la sieste enlacées dans
Par un été torride ou Dominique et Gisèle dans
La Femme forte.
• L’Aphrodite noire, c’est la grande séductrice : troublante, voluptueuse et envoûtante. C’est la Carmen de Prosper Mérimée, mais c’est aussi Salomé ou Méduse : femme redoutable et nocturne. On la retrouve dans le personnage de Rachel dans
Le Vin des vendangeurs et dans la Mañuela de
L’Île des perroquets.